(Investir au Cameroun) - Au cours d’une assemblée générale élective du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), tenue ce 9 avril 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun, la liste conduite par Célestin Tawamba, l’unique en lice, a été plébiscitée par les adhérents à plus de 98%. Le patron du groupe Cadyst Invest devient ainsi le tout premier président de cette organisation patronale, née de la fusion controversée entre le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la première organisation patronale du pays, et Entreprises du Cameroun (Ecam), un regroupement patronal de moindre envergure, né lui-même à l’époque de dissensions au sein du Gicam.
Le Gicam et Ecam avaient signé un traité de fusion le 5 avril 2023, texte validé le 11 juillet 2023 au cours d’une assemblée générale qu’avaient essayé de bloquer des adhérents du Gicam opposés au traité de fusion. Ces derniers, qui avaient alors ouvert le front judiciaire, soupçonnaient Célestin Tawamba de vouloir dissoudre le Gicam pour des intérêts personnels. Pour les tenants de cette thèse, celui qui aura présidé aux destinées du Gicam pendant deux mandats, ne pouvant pas briguer un 3e selon les textes, engageait le processus de fusion pour pouvoir reprendre les rênes de la nouvelle organisation en gestation.
À l’appui de l’argumentaire des opposants à la fusion, les patrons du Gicam et d’Ecam avaient opté pour une fusion-création et non pour une fusion-absorption, pourtant moins susceptible d’entretenir des soupçons de manœuvres de la part de Célestin Tawamba. C’est dans ce contexte que va naître le Gecam, consacrant ainsi la dissolution du Gicam, malgré les réserves émises aussi bien par des membres du comité des sages, que du conseil d’administration de ce qui était encore la principale organisation patronale du Cameroun.
Sous le feu de la critique depuis le début de son projet de fusion, Célestin Tawamba avait toujours soutenu vouloir simplement œuvrer pour une unification du patronat, pour une défense plus efficace des intérêts des entreprises. Ce, jusqu’au 29 janvier 2024. Ce jour-là, dans une correspondance adressée aux adhérents de la nouvelle organisation, il dira ne pas pouvoir se dérober face aux multiples appels des adhérents souhaitant sa candidature pour la présidence de l’organisation patronale nouvellement créée.
« Je dois à la vérité, confesser qu’il est des requêtes que le devoir impose d’accepter sous peine de trahisons. Vous avez été nombreux, individuellement ou collectivement, à me demander de prendre ma part de responsabilité, en poursuivant au-delà de la simple porte d’entrée, le processus de solidification de cet important édifice que nous avons construit ensemble », écrira-t-il, confirmant ainsi les soupçons des opposants au processus de fusion.
Au moment où Célestin Tawamba prend les rênes du Gecam, plusieurs procédures judiciaires, intentées par les membres du Gicam opposés au processus de fusion qui a débouché sur la création du Gecam, sont toujours pendantes devant les tribunaux.
BRM
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